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Une nouvelle étude se penche sur les facteurs qui ont réellement favorisé les feux de forêt au Manitoba en 2025

Par Bernard Rizk

Conseiller, Relations de presse, 91ÌÒÉ«

Une nouvelle étude se penche sur les facteurs qui ont réellement favorisé les feux de forêt au Manitoba en 2025
Photo: pixaby.com
Une étude récente met en lumière les facteurs qui ont favorisé les feux de forêt majeurs survenus au Manitoba en mai 2025. On y explique comment la situation météorologique inhabituelle et la végétation affaiblie ont contribué à créer les conditions propices à ce désastre.

Publiée dans la revue  et dirigée par Hossein Bonakdari, professeur agrégé à la Faculté de génie de l’Université d’Ottawa, l’étude montre comment les anomalies dans les indices climatiques et de végétation ont créé les conditions idéales pour ces incendies catastrophiques.

Les premiers jours de mai, des feux de forêt d’une férocité extrême ont ravagé quelque 8 667 kilomètres carrés de terres au Manitoba, faisant des victimes et forçant l’évacuation de près d’un millier de personnes. L’étude révèle que les feux ont été aggravés tant par les températures anormalement élevées que par des sécheresses prolongées et une végétation affaiblie.

Le professeur Bonakdari explique : « Selon nos observations, de nombreuses anomalies environnementales ont concouru à la création de conditions très propices aux incendies. Cette catastrophe nous rappelle à quel point il est urgent de mieux nous préparer aux feux de forêt et de suivre les tendances climatiques de plus près. Â»

Hossein Bonakdari, professeur agrégé à la Faculté de génie de l’Université d’Ottawa
Changement climatique

« Cette catastrophe nous rappelle à quel point il est urgent de mieux nous préparer aux feux de forêt et de suivre les tendances climatiques de plus près Â»

Hossein Bonakdari

— Professeur agrégé à la Faculté de génie de l’Université d’Ottawa

Les données satellites révèlent des risques insoupçonnés d’incendie

Dans l’étude, le professeur s’est basé sur les données satellites pour suivre des facteurs comme le couvert de neige au sol, le degré de sécheresse du sol et le niveau de verdure de la région avant les feux. Il a pu constater que les déficits pluviométriques importants et la réduction du manteau neigeux ont grandement réduit l’humidité du sol, ce qui a entraîné une diminution de la verdure avant même le déclenchement de l’incendie.

L’humidité du sol au début de l’année 2025 était l’une des plus faibles enregistrées à ce jour, ce qui a contribué à affaiblir la végétation. L’étude fait ressortir l’importance d’intégrer les anomalies du climat et de la biosphère à la surveillance des risques de feux de forêt, surtout dans les régions boréales menacées par les changements climatiques. « Les anomalies modérées, qui surviennent simultanément, peuvent accroître le risque d’incendie à des niveaux que les indicateurs pris séparément ne permettraient pas de démontrer. C’est ce qu’on appelle l’interaction synergique d’anomalies climatiques : des stress modérés mais simultanés qui, ensemble, favorisent les feux de forêt extrêmes Â», ajoute le professeur Bonakdari.

L’étude a mis en évidence la propagation rapide des incendies, qui contraste avec les années précédentes et indique un changement dans la dynamique des incendies sous l’effet des agresseurs climatiques. On y suggère d’avoir recours aux données satellites pour mieux comprendre les risques d’incendie et améliorer les évaluations opérationnelles.

Ces conclusions servent de rappel important sur la vulnérabilité accrue des écosystèmes boréaux où des incendies ont lieu et insistent sur la nécessité de prendre des mesures proactives qui tiennent compte du climat qui change rapidement.

Comme le professeur Bonakdari le mentionne en terminant : « Les saisons des feux de forêt seront plus fréquentes et graves. Il faut absolument adapter nos stratégies pour mieux anticiper et gérer les débuts d’incendies. Â»

Pour en savoir plus sur l’étude, lire .