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- Au Canada, plus de 40 % des étudiantes et étudiants noirs rapportent avoir vécu un incident de racisme à l’école.
- Devant le climat permissif et le manque d’intervention des pédagogues et du personnel dans les établissements d’enseignement, les symptômes d’anxiété, de dépression, de stress et de trouble de stress post-traumatique perdurent chez les jeunes noirs, dont le sentiment de sécurité est ébranlé.
- Pour améliorer la santé mentale des étudiantes et étudiants noirs, des réformes systématiques – des interventions antiracistes aux formations sur les réalités culturelles – s’avèrent nécessaires.
Une nouvelle étude réalisée à l’Université d’Ottawa établit un lien de causalité entre la discrimination raciale en milieu scolaire et les symptômes de dépression chez les étudiantes et étudiants noirs.
S’appuyant sur des méthodes mixtes et de multiples études, ces recherches ont clairement révélé le lien entre racisme et santé mentale dans les systèmes d’éducation, exposant la hausse des symptômes d’anxiété, de dépression, de stress et de trouble de stress post-traumatique chez les jeunes noirs en présence de discrimination raciale.
Le , chercheur faisant autorité en santé mentale des communautés noires au Canada, est l’auteur principal de l’, qui lève le voile sur les conséquences du racisme dans les écoles sur ces jeunes et leurs contributions sociales et économiques à la société canadienne.
Le professeur Cénat, directeur du et du , a piloté l’étude quinquennale réalisée dans les sept provinces où réside 98,3 % de la population noire au pays (Ontario, Québec, Alberta, Nouvelle-Écosse, Nouveau-Brunswick, Colombie-Britannique et Manitoba).
Les données quantitatives recueillies auprès de deux vastes échantillons d’étudiantes et d’étudiants noirs et dans le cadre d’entrevues approfondies ont permis de dégager les constats suivants :
- Plus de 40 % des étudiantes et étudiants noirs rapportent avoir vécu de la discrimination raciale, réfutant ainsi le mythe voulant que les écoles soient des espaces sûrs.
- Il règne dans les écoles et les universités un climat permissif qui aggrave les symptômes de problèmes de santé mentale, ce qui se répercute sur les familles et les communautés.
- En raison de la discrimination raciale, les jeunes noirs perdent foi en ces institutions qui ne parviennent pas à les protéger et mettent en doute leurs capacités par rapport à leurs pairs.
- La discrimination raciale étant souvent passée sous silence par les administrations scolaires, le personnel enseignant et non enseignant des écoles n’intervient pas de manière adéquate.
D’après le professeur Cénat, les résultats de l’étude soulignent à gros traits l’urgence d’agir à l’échelon gouvernemental afin de combattre et d’éradiquer le racisme dans le milieu de l’éducation pour le bien-être et la santé mentale de la jeunesse noire au Canada.
« Même s’il existe des ressources, la plupart des étudiantes et étudiants y détectent de la discrimination raciale. On ne peut pas simplement demander aux jeunes de ne pas se laisser atteindre; on doit changer les systèmes qui sont là pour les épauler », affirme Jude Mary Cénat, professeur titulaire à la Faculté des sciences sociales.
« Ces réformes systématiques doivent passer par des politiques, des interventions en antiracisme et plus de formation auprès des pédagogues. Cette étude se veut une invitation à passer collectivement à l’action pour faire de nos écoles des milieux bel et bien sûrs et inclusifs. »
Les résultats de l’étude ont été publiés dans .
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